Motifs de consultation

Qu’un diagnostic soit établi ou non, les enfants pris en charge présentent les difficultés suivantes :

Difficultés de développement :

• Troubles moteurs,
• Retard de développement, troubles de l’acquisition des coordinations (TAC), troubles de la latéralité,
• Infirmité Motrice Cérébrale, paralysie cérébrale, maladies génétiques, troubles neurologiques ou traumatiques.

Troubles des apprentissages :

• Dysgraphie : difficultés d’écriture (mauvaise qualité du tracé, manque d’endurance, lenteur excessive, fatigue, douleurs).
• Dyspraxie : difficultés de repérage visuo-spatial, maladresse gestuelle, difficultés dans la manipulation des outils scolaires.
• Dyslexie/Dysorthographie : trouble spécifique de la lecture/de l’orthographe.
• Dysphasie : déficit spécifique du langage oral (difficultés d’expression et/ou de compréhension).
• Troubles attentionnels et exécutifs : difficultés de concentration et d’organisation (planification, anticipation,…).

Difficultés de communication :

• Troubles envahissants du développement.

Bilans

Avant toute prise en charge, il est nécessaire d’effectuer un bilan ergothérapique afin de repérer l’origine du trouble, les difficultés de l’enfant ainsi que ses points forts.

L’ensemble des éléments recueillis lors de cette évaluation fait ensuite l’objet d’un compte-rendu qui vous est adressé et qui détermine les objectifs de la rééducation.

Prenons l’exemple des difficultés d’écriture où bien souvent toute l’énergie du jeune se trouve sollicitée par une prise de notes laborieuse car non fonctionelle (trace non fluide, non automatisée et donc non rapide).  Lorsqu’il écrit, l’enfant se montre moins disponible pour en même temps comprendre, mener une réflexion, mémoriser…etc. Il faut savoir qu’à l’origine la tâche graphique nécessite l’utilisation de trois composantes : gestuelle, visuo-spatiale et éxecutive.

Lorsque l’origine du trouble est lié à :

• La composante gestuelle : nous retrouvons des difficultés dans la coordination gestuelle et/ou dans la motricité fine, la tenue du crayon ne permet pas une bonne mobilité des doigts.
  → Le travail de rééducation s’axera sur la dextérité digitale, la dissociation des doigts, l’effacement de la main interne et le travail des préhensions fines afin d’obtenir une prise fonctionnelle du crayon.
• La composante visuo-spatiale : les difficultés de repérage dans l’espace ne permettent pas de mémoriser la trajectoire de la lettre.
  → Il faudra alors reprendre l’apprentissage du tracé des lettres par le mouvement en sollicitant la mémoire kinesthésique.
• La composante exécutive : les difficultés se retrouvent dans la coordination et l’enchainement des séquences motrices.
  → La rééducation s’axera sur les troubles exécutifs en travaillant les fonctions d’anticipation et de planification.

Ainsi, nous voyons que pour une même difficulté, l’origine du trouble permet de déterminer avec précision les axes de rééducation.

Les différents bilans proposés sont ciblés sur l’autonomie de l’enfant dans les actes de la vie quotidienne (habillage, toilette, prise des repas, déplacements, communication…) ainsi que ceux liés à sa vie d’élève (qualité d’écriture, de lecture, manipulation des outils scolaires, organisation du cartable, etc.).

Parallèlement, je communique avec les professionnels qui interviennent également auprès de l’enfant afin de connaitre au mieux le jeune et élaborer un projet commun cohérent.

Rééducation

A partir des difficultés de l’enfant et des objectifs thérapeutiques déterminés par les bilans, la rééducation en ergothérapie s’axe sur :

• La motricité fine : améliorer les préhensions fines par la manipulation de petits objets en associant un travail sur la dextérité digitale, la dissociation des doigts, de la main externe/interne afin d’améliorer la précision du geste.
• Le graphisme : reprendre la tenue du crayon, améliorer la qualité du tracé et la rapidité (travail sur la formation et l’enchainement des lettres).
• La manipulation des outils scolaires : travailler l’utilisation de la règle, ciseaux, équerre, compas, tube de colle…, avec adaptations si besoin.
• Les gestes de la vie courante : favoriser l’autonomie lors de l’habillage, la prise des repas et la manipulation des ustensiles.
• Les fonctions exécutives : apporter des stratégies d’organisation, de planification ou encore de repérage dans l’espace.

La prise en charge vise à accompagner l’enfant ou l’adolescent dans ses apprentissages en s’appuyant sur ses points forts et ses compétences ou encore en lui donnant les moyens (stratégiques ou matériels) de contourner ses difficultés.

MOYENS DE COMPENSATION

« Apprendre à faire autrement »

Il arrive que certaines difficultés persistent, il faut alors « apprendre à faire la même chose autrement ». Je peux alors proposer différents moyens de compensation afin que le jeune ne se retrouve pas pénalisé dans son évolution et ses apprentissages.

En tant qu’ergothérapeute, je veille à mettre en œuvre des adaptations utiles à l’enfant et au travers d’un apprentissage spécifique je l’accompagne dans la maitrise de ces différents outils afin qu’il les utilise de façon autonome par la suite.

Ces moyens de compensations se définissent par :

• Des stratégies de contournement efficaces (par exemple privilégier l’oral et non l’écrit en développant la verbalisation,…),
• Le choix d’un matériel adapté et l’apprentissage de son utilisation (mise en place de l’ordinateur en classe : travail sur la frappe au clavier, la maîtrise des différents logiciels préconisés tout en faisant le lien avec les enseignants,…)
• La proposition de supports adaptés (embout pour faciliter la préhension du crayon, utilisation de code couleur pour le rangement, recours à des outils de géométrie spécifiques pour les enfants dyspraxiques,…)
• Un positionnement confortable et fonctionnel pour faciliter l’activité.